Il plante ses arbres calcinés dans l’espace public, au centre des places et carrefours, dans les aéroports et des lieux très fréquentés comme l’exposition universelle de milan. Des sculptures singulières qui interpellent et qui interviennent dans la vie des cités. Afin de susciter la réflexion et éveiller les consciences.

 

Vos arbres fascinent par leur présence et leur esthétique. Est-ce votre but ?

Mon objectif n’est pas de faire de belles sculptures mais des œuvres qui marquent le public. Au départ, après les incendies de 2003, j’ai récupère des arbres qui fumaient encore dans le massif des Maures. J’ai voulu leur donner un certain esthétisme en procédant à des collages de tôles colorées de voitures accidentées. Aujourd´hui mes arbres sont complètement morts. Je brûle les mélèzes d’une certaines façon. Carbonisés, ils restent brillants. Cette démarche est liée au message que je veux délivrer.

Pensez-vous que l’on a progressé en matière de protection de l’environnement ?

Il y a dix ans j’étais beaucoup plus optimiste quant au devenir de la planète. Je n’ai pas fait des arbres pour acquérir une quelconque notoriété mais pour prévenir du danger. Tous les soirs, je prie pour que le monde change mais personne ne semble se soucier de notre terre. Voyez la triste situation de Nicolas Hulot… Pourtant sa Fondation tient la route. Lors des grands meetings sur l’environnement, les gens semblent plus intéressés par les cocktails, le shopping, les jets privés. Je suis assez dégouté par tout ce qu’il se passe.

Revenons à votre art. Vous avez aussi peint des tableaux bleus et installé dans le désert espagnol une inscription gigantesque, « Basta »…

Mes peintures bleues sont entièrement tournées vers la problématique de l’eau. Les artistes, nous, on est là pour gueuler. Alors j’ai aussi entrepris des écritures vues du ciel. La première, grande comme une fois et demi un stade de football, dit non à la pollution et à la violence : BASTA. Et je travaille sur un autre projet sur le thème de la religion. Il y a bien des choses à dire. A écrire, en grand dans les paysages.